Grocery shopping for foods that could boost the gut microbiome
© Maria Korneeva / Getty Images

Le microbiome et l’axe intestin-cerveau

Allons-nous bientôt évaluer les microbes?

    alt txt

    properties.trackTitle

    properties.trackSubtitle

    Octobre 2024

    Saviez-vous qu’il y a des milliers de milliards de microorganismes dans votre intestin en ce moment? En fait, il y a plus de cellules bactériennes dans et sur votre corps que de cellules humaines, et des estimations indiquent que le nombre de cellules microbiennes dans l’intestin est supérieur à celui des cellules humaines par un facteur de 10:1 (Savage, 1977). Pourquoi ces cellules se trouvent-elles là? Sont-elles dangereuses pour notre santé? Veuillez lire la suite pour le découvrir.

    L’axe intestin-cerveau

    Le microbiome humain, composé de milliers de milliards de microorganismes qui vivent dans et sur notre corps, joue un rôle crucial dans notre santé et notre bien-être en général. L’un des domaines de recherche les plus fascinants et les plus dynamiques est l’axe intestin-cerveau, qui désigne le réseau de communication bidirectionnel entre le système nerveux central, le système nerveux entérique et le tractus gastrointestinal. Cette relation complexe a des répercussions importantes sur notre compréhension de troubles neurologiques et psychiatriques, ainsi que sur l’élaboration de stratégies thérapeutiques novatrices. Dans le présent document, nous découvrirons le monde du microbiome et de l’axe intestin-cerveau, en parcourant les dernières recherches et découvertes qui révolutionnent notre compréhension des relations complexes entre nos compagnons microbiens et notre santé mentale.

    Le microbiome humain est un écosystème diversifié et dynamique composé de bactéries, de virus, de champignons et d’autres microorganismes qui habitent divers organes, y compris la peau, les voies respiratoires et le tractus gastrointestinal. Le tractus gastrointestinal, en particulier, abrite un vaste éventail de microorganismes. Ceux-ci jouent un rôle essentiel dans le maintien d’une fonction normale de l’intestin, la régulation de la fonction immunitaire et l’influence sur les processus métaboliques. Le microbiome intestinal est également très réceptif aux facteurs environnementaux, comme l’alimentation, le stress et les antibiotiques, qui peuvent avoir une incidence importante sur sa composition et ses fonctions.

    L’axe intestin-cerveau est un réseau de communication bidirectionnel qui permet l’échange de renseignements entre le système nerveux central, le système nerveux entérique et le tractus gastrointestinal. Le système nerveux entérique, souvent appelé le « petit cerveau » de l’intestin, est un réseau complexe de neurones et de cellules gliales qui innerve le tractus gastrointestinal et régule diverses fonctions, y compris la motilité, la sécrétion et la circulation sanguine (Gershon, 1999). Le système nerveux entérique produit également divers neurotransmetteurs et hormones, comme la sérotonine, la dopamine et l’acétylcholine, qui sont également présents dans le système nerveux central, et y réagit. Cette neurochimie partagée permet au système nerveux entérique de communiquer avec le système nerveux central, ce qui influence l’humeur, la cognition et le comportement.

    Les dernières recherches

    Des recherches ont démontré que le microbiome joue un rôle crucial dans la formation de l’axe intestin-cerveau. Par exemple, des études ont démontré que le microbiome intestinal influence le développement et les fonctions du système nerveux entérique, les modifications du microbiome entraînant des changements de la morphologie et des fonctions du système nerveux entérique (Zi-Han Geng et coll., 2022). Le microbiome produit également divers métabolites qui peuvent influencer l’expression génique, l’activité neuronale et le comportement (Tremaroli et Backhed, 2012). À l’inverse, le système nerveux central peut moduler le microbiome par la libération de neurotransmetteurs et d’hormones, ce qui peut avoir une incidence sur la croissance microbienne, le métabolisme et l’adhérence à la muqueuse intestinale.

    La dysrégulation de l’axe intestin-cerveau et les modifications du microbiome ont été impliquées dans divers troubles neurologiques et psychiatriques, y compris l’anxiété, la dépression, l’autisme et la maladie de Parkinson. Par exemple, des études ont montré que les personnes atteintes de la maladie inflammatoire de l’intestin et qui ont un microbiome altéré présentent des taux plus élevés d’anxiété et de dépression (Neuendorf et coll., 2016). D’autres dysrégulations du microbiome ont récemment été fortement associées au développement et à la progression de la maladie de Parkinso n. On parlerait alors de « maladie de Parkinson d’origine intestinale » (gut-first PD) (Metcalfe-Roach et al. 2024). En revanche, il a été démontré que la modulation du microbiome intestinal au moyen de changements des habitudes alimentaires ou de la prise de probiotiques a des effets anxiolytiques et antidépresseurs chez les humains, en particulier chez les femmes enceintes (Slykerman et coll., 2017).

    Le microbiome et l’axe intestin-cerveau représentent un système complexe et dynamique que l’on commence à peine à comprendre. Le réseau de communication bidirectionnel entre le système nerveux central, le système nerveux entérique et le tractus gastrointestinal a des répercussions importantes sur notre compréhension des troubles neurologiques et psychiatriques, ainsi que sur l’élaboration de stratégies thérapeutiques novatrices. D’autres recherches sont nécessaires pour déterminer les mécanismes sous-jacents de l’axe intestin-cerveau et pour explorer le potentiel de la modulation du microbiome comme approche de traitement pour divers troubles neurologiques et psychiatriques. Il n’est pas déraisonnable de présumer qu’à mesure que cette science progresse, nos connaissances devront évoluer au même rythme pour mieux sélectionner les risques associés à ces maladies complexes. Chez Munich Re, c’est exactement ce que nous faisons. 

    Référence

    Geng ZH, Zhu Y, Li QL, Zhao C, Zhou PH. Enteric Nervous System: The Bridge Between the Gut Microbiota and Neurological Disorders. Front Aging Neurosci. 2022 Apr 19;14:810483. doi: 10.3389/fnagi.2022.810483. PMID: 35517052; PMCID: PMC9063565. Gershon, M. D. (1999). The enteric nervous system: A second brain. In M. D. Gershon (Ed.), The enteric nervous system (pp. 1-14). New York: Springer. Metcalfe-Roach, A., Cirstea, M.S., Yu, A.C., Ramay, H.R., Coker, O., Boroomand, S., Kharazyan, F., Martino, D., Sycuro, L.K., Appel-Cresswell, S. and Finlay, B.B. (2024), Metagenomic Analysis Reveals Large-Scale Disruptions of the Gut Microbiome in Parkinson's Disease. Mov Disord.  Neuendorf R, Harding A, Stello N, Hanes D, Wahbeh H. Depression and anxiety in patients with Inflammatory Bowel Disease: A systematic review. J Psychosom Res. 2016 Aug;87:70-80. doi: 10.1016/j.jpsychores.2016.06.001. Epub 2016 Jun 6. PMID: 27411754. Savage, D. C. (1977). Microbial ecology of the gastrointestinal tract. Annual Review of Microbiology, 31, 107-133. Slykerman RF, Hood F, Wickens K, Thompson JMD, Barthow C, Murphy R, Kang J, Rowden J, Stone P, Crane J, Stanley T, Abels P, Purdie G, Maude R, Mitchell EA; Probiotic in Pregnancy Study Group. Effect of Lactobacillus rhamnosus HN001 in Pregnancy on Postpartum Symptoms of Depression and Anxiety: A Randomised Double-blind Placebo-controlled Trial. EBioMedicine. 2017 Oct;24:159-165. doi: 10.1016/j.ebiom.2017.09.013. Epub 2017 Sep 14. PMID: 28943228; PMCID: PMC5652021. Tremaroli, V., & Backhed, F. (2012). Functional interactions between the gut microbiota and the host. Nature, 489(7415), 242-249.
    Communiquer avec l’auteur
    John F. White III, MBA
    John F. White III, MBA
    Docteur en médecine, Board of Insurance Medicine
    Directeur médical, Munich Re, É.-U