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Étude de cas :
PSA élevé

Les experts médicaux de Munich Re réagissent à des scénarios de sélection des risques difficiles

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    Décembre 2024

    Cette série présente des cas médicaux individuels caractérisés par des conditions médicales complexes, des maladies peu communes ou des symptômes inhabituels. Nous résumons ci-dessous un dossier, expliquons nos recherches et notre analyse, et suggérons une recommandation pour la sélection des risques. L’équipe de directeurs médicaux mondiaux de Munich Re fait le suivi en continu de la recherche médicale afin que les assureurs de première ligne puissent bénéficier d’une évaluation de risque fondée sur des données probantes. Nous espérons que l’analyse de dossiers plus difficiles favorisera une meilleure connaissance des progrès médicaux et contribuera à accroître l’assurabilité.

    Dossier : PSA élevé

    L’équipe médicale de Munich Re a examiné l’assurabilité d’un proposant âgé de 58 ans souffrant d’hypertension artérielle qui, deux ans avant la proposition d’assurance, présentait un PSA élevé de 4,7 ng/ml au cours d’un examen médical de routine. Il ne se plaignait de rien, sa tension artérielle était contrôlée par du losartan et il n’avait pas d’antécédents familiaux de cancer de la prostate. Le toucher rectal a révélé une hypertrophie symétrique de la prostate, par ailleurs normale. Un nouveau test du PSA huit mois avant la proposition d’assurance révélait un taux plus élevé de 5,6 ng/ml.

    Le proposant a été orienté vers un urologue pour une évaluation, où il a été noté qu’il présentait des symptômes au niveau des voies urinaires inférieures et une hypertrophie de la prostate lors d’un toucher rectal (volume estimé à 50 cm³) qui était symétrique et sans nodules ni induration. Le nouveau test de PSA révélait un taux de 5,3 ng/ml et l’indice de santé de la prostate (ISP) était de 32. Une IRM multiparamétrique a permis de déceler une lésion PIRADS 2, une taille de la prostate de 61 ml et aucune autre anomalie. Dans les analyses demandées par les assureurs, son taux de PSA était de 5,7 ng/ml et tous les autres résultats étaient considérés comme normaux.

    Réponse de l’équipe médicale de Munich Re

    • L’antigène prostatique spécifique (communément appelé PSA) est une glycoprotéine exprimée par le tissu prostatique. Comme le cancer de la prostate perturbe souvent la membrane basale et permet une plus grande excrétion du PSA dans la circulation sanguine, un taux élevé est associé à une probabilité accrue de cancer de la prostate. Le lien n’est toutefois pas très fort, particulièrement lorsque l’augmentation du taux est faible, car il existe un certain nombre de raisons bénignes pour lesquelles le PSA augmente, la plus courante étant l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) qui accompagne souvent le vieillissement. 
    • Bien qu’il n’existe pas de valeurs « normales » universellement acceptées pour le PSA, et que la probabilité de cancer de la prostate augmente avec l’augmentation du taux de PSA pour l’ensemble des valeurs, les taux de PSA > 4 ou > 3,5 dans cette tranche d’âge sont souvent choisis comme point de départ pour une évaluation supplémentaire. 

    • D’autres préoccupations se posent en cas de toucher rectal anormal, d’augmentation significative du taux de PSA par rapport aux valeurs antérieures et/ou d’antécédents familiaux importants de cancer de la prostate, surtout à un jeune âge.  

    • Il est important de garder à l’esprit que le cancer de la prostate est souvent une maladie très indolente qui ne justifie même pas de traitement. La préoccupation est donc principalement liée à ce qu’on appelle le cancer de la prostate significatif sur le plan clinique, qui est plus susceptible d’avoir une évolution agressive.

    • D’autres facteurs permettent de mieux prédire la probabilité d’un cancer de la prostate significatif sur le plan clinique, notamment la densité du PSA, le pourcentage du PSA libre, l’ISP, le score 4K, le test PCA3 et les tests d’expression génétique tels que l’EPI et SelectMDx, bien que chacun de ces facteurs présente d’importantes limites.  

    • Lorsqu’elle est disponible, l’IRM multiparamétrique devient aujourd’hui la norme de soins pour évaluer au mieux la probabilité d’un cancer de la prostate significatif sur le plan clinique (et l’indication d’une biopsie).

    • La mortalité associée à un taux élevé de PSA varie considérablement en fonction de ces facteurs. Lorsque la probabilité d’un cancer de la prostate significatif sur le plan clinique est jugée faible, même en présence d’un cancer de la prostate de faible grade, le risque global de mortalité excessive est faible. Lorsque la probabilité d’un cancer de la prostate significatif sur le plan clinique est plus élevée, notamment en cas de résultats suspects à l’IRM, le risque est beaucoup plus important et une biopsie est généralement indiquée. Même si le résultat de la biopsie est négatif, il subsiste un risque supplémentaire en raison du nombre limité d’échantillons prélevés sur la prostate. 

    Recommandation finale

    L’équipe médicale de Munich Re a reconnu la possibilité d’un cancer de la prostate sous-jacent en raison du taux élevé de PSA. L’augmentation du PSA entre les visites est préoccupante, car sa vélocité d’environ 0,68/an (5,6-4,7/1,33 an) n’est pas particulièrement élevée, mais elle n’est certainement pas favorable. De même, l’ISP n’était pas favorable et ne se situait pas dans la fourchette de risque élevé. Sur une note plus positive, l’IRM qui a suivi et qui a révélé une lésion PIRADS 2 est associée à un faible risque de cancer de la prostate significatif sur le plan clinique, 5 % ou moins1-3. De plus, la densité du PSA d’environ 0,09 (taux de PSA 5,3/61 ml de volume) est également favorable et soutient l’idée que les augmentations de PSA peuvent s’expliquer par l’HBP. 

    Compte tenu des résultats favorables de l’IRM et de la densité favorable du PSA, et en l’absence de biomarqueurs clairement défavorables ou d’antécédents familiaux, le risque de cancer de la prostate important a été jugé faible et se situait dans une catégorie de risque standard de mortalité. Les risques de morbidité peuvent être acceptés avec une exclusion.

    Référence

    1. Remmers S., et al. « Reducing biopsies and magnetic resonance imaging scans during the diagnostic pathway of prostate cancer : applying the Rotterdam prostate cancer risk calculator to the PRECISION trial data. » European Urology Open Science 36 (2022) : 1-8. 2. Panebianco V., et al. « Negative spooametric magnetic resonance imaging for prostate cancer : what is next?. » European Urology 74.1 (2018) : 48-54.  3. Triquell M., et al. « Magnetic resonance imaging-based predictive models for clinically significant prostate cancer : a systematic review. » Cancers 14.19 (2022) : 4747.
    Communiquer avec l’auteurs
    Bradley Heltemes
    Bradley Heltemes
    Vice-président et directeur médical, Recherche et développement
    Munich Re, É.-U (vie)
    Tim Meagher
    Dr. Tim Meagher
    Vice-président et directeur médical
    Munich Re, Canada (vie)
    Gina Guzman
    Gina Guzman
    Vice-présidente et directrice médicale en chef
    Munich Re, É.-U (vie)
    John F. White III, MBA
    John F. White III, MBA
    Deuxième vice-président et directeur médical
    Munich Re, É.-U (vie)
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